Petite nouvelle, juste pour l'éclate

Il était chez lui, tout seul, et il écoutait de la musique. Plus précisément Soldiers, de Drowning Pool ; du Hard Core.

Mais, à cause du volume, qu’il avait mis assez fort, il n’entendit pas le léger sifflement, ni le bruit des hélicoptères. Mais il entendit et ressentis la déflagration qui ébranla le sol pas loin de son appart’.

Il se dit qu’il rêvait, chose qui fut vite démentie avec le second sifflement, suivi de la seconde déflagration. Ce bruit semblait se rapprocher.

Il éteignit la musique, et entendit les pâles des hélicoptères, les cris déchirants d’hommes, de femmes et d’enfants qui sont massacrés, violées, brulés dans cette si calme bourgade, le crépitement des balles qui fusaient dans tous les sens, les pleurs de quelques enfants fuyant ce massacre, le bruit des flammes brulant chairs et béton, mais surtout, cette fois surtout, il entendit distinctement le son de la bombe fusant vers le bas de son immeuble, le bruit infernal de l’affreuse explosion qui dévasta l’escalier, le rendant inutilisable.

Il n’avait plus trop le choix. Et il le comprit bien vite… Il réagit étonnamment rapidement malgré la peur qui restreignait ses mouvements, et il couru vers un tuyau d’extinction d’incendie, le tira, cassa la fenêtre de son appartement la plus proche de l’immeuble d’en face, et utilisa la valve du tuyau comme d’un grappin.

Il lança le tuyau, et ô miracle, le tuyau s’accrocha plus ou moins là où il voulait. Il tira un bon coup sur le grappin improvisé, non seulement pour le faire coincer dans la fenêtre de l’immeuble d’en face, mais aussi pour vérifier sa solidité.

Il alla ensuite chercher un couteau de boucher qu’il possédait dans sa cuisine, l’enfonça dans l’encadrement en bois de la fenêtre, embrochant en même temps le tuyau. Il agrippa fermement le tuyau, puis se mit dans la position du paresseux.

Il arriva devant la fenêtre de l’immeuble qu’il convoitait sans se faire repérer, chose incroyable, puis une bombe fusa vers son appart’ au moment même ou il s’accrocha à la fenêtre, puis senti du mou dans le tuyau, qui s’affaissa contre le mur en cassant une fenêtre. Il était sain et sauf, et c’est tout se qui comptait à ses yeux.

Il regarda par la fenêtre, et vit de ses yeux, presque avec détachement un groupe de femmes et d’enfants qui se faisaient massacrés et violés. Mais il reconnu après un certain temps la femme de sa vie dans ce groupe, celle avec qui il sortait depuis déjà 7 ans. Il entra dans une fureur noire.

Il chercha un objet apte à tuer, puis remarqua un pied de biche. Il le prit, puis descendit le long du tuyau.

L’homme arriva discrètement derrière le soldat, puis frappa de toutes ses forces sur sa tête avec le pied de biche. Le bruit était si délicieux à ses oreilles.

Le craquement du casque de ce soldat, le crane se fracturant en milliers de minuscules morceaux d’os, le bruit du cerveau giclant sans pitié aucune, le sang suivant le même chemin que le cerveau, les yeux qui, lors du déplacement sanguin, sortirent de leurs orbites pour aller se loger plus loin, et dont les nerfs optiques pendaient dans les trous, le cri informe du soldat se répercutant dans la rue, informe car la mâchoire supérieure de l’homme s’était disloquée, et le bruit étouffé du corps désarticulé s’effondrant.

Tous ces sons et images lui procuraient un plaisir macabre, et il eut un gout amer de monstruosité sadique qu’il apprécia fortement.

Il remarqua le MP40 que ce soldat possédait avant sa mort, puis, jetant son dévolu dessus, le pris. Un soldat se pavanait dans les rues, un coeur humain dans la main, et eut le malheur de ne pas remarquer la présence d’un homme couvert du sang d’un de ses camarades.

L’homme en question remarqua quand à lui ce soldat, qui n’était à présent réduit qu’a l’état de vache emmenée à l’abattoir. Il visa l’ex-militaire, puis tira.

Une balle cueilli celui-ci dans l’œil, suivi d’une seconde dans le foie. Il ne ressenti pas les autres, car il n’en eut pas le temps à cause de la bombe qui tomba devant ses pieds.

L’inconnu se demanda, toujours dans sa folie sadique, si le soldat dont les restes venaient jusque devant ses pieds ressentait la douleur du déchirement de ses organes dû à la bombe.

Mais un troisième combattant l’épiait depuis la mort du premier soldat. Le militaire était un tireur d’élite, et sa lunette de visée voyait précisément la tête de l’homme qui semblait ne pas avoir vu le sniper.

Mais il l’avait vu. Il ne voyait plus d’intérêt à vivre, maintenant qu’il avait tout perdu, tout simplement.

Des larmes coulèrent sur ses joues, tandis qu’il repensait à sa fiancée, violée, puis tuée.

La balle partie, le cueillant dans la jointure entre la nuque et le crane. Il ne s’aperçut pas qu’il tombait, car il se trouvait déjà devant les grilles du paradis…